RUBIK'S ONE


Vendu à près de 400 millions d’exemplaires, le Rubik’s cube est un des casse tête les plus connus sur Terre. Inventé par Ernö Rubik, il a été popularisé et commercialisé par la société américaine Ideal Toys. D’objets d’étude, il est devenu un casse-tête puis quasiment un jouet en plastique.

Mais que se passe t’il si nous réduisons le Rubik’s cube à un seul est unique cube ? Il est alors inutile, nous le tiendrons certainement que quelques secondes ou minutes dans nos mains pour ensuite le laisser de côté ou le jeter. Mais n’est-ce pas déjà le cas pour le traditionnel Rubik’s cube ? Nous l’achetons et essayons de le résoudre, si nous n’y arrivons pas au bout de quelques essais, jugé trop compliqué il traîne alors sur un meuble. Autre axe, nous achetons une solution, nous le réussissons une, deux, trois, dix fois, puis lassé il repose alors également sur un meuble. Le Rubik’s cube, dans la plupart des cas, ne subirait t’il alors pas le même sort que le Rubik’s one ? Le Rubik’s cube n’est-il pas un Rubik’s one qui s’ignore ? En y réfléchissant bien, n’y aurait-il pas dans notre monde, plus de rubik’s one qui s’ignorent que nous ne le pensons ?

Enfermé dans une boule en plastique transparent, qui est elle même entourée de trois autres boules en plastique transparente recouvertes de mots illustrants notre société actuelle et c’est maux qui nous enferme dans une mécanique de l’oubli, des mots qui noircissent des mondes vides de poésie, mes Rubik’s one représentent alors la quantité astronomique d’objets à l’inutilité devenu toxique que nous produisons dans nos sociétés capitalistes qui récupèrent bien souvent de nombreux d’objets afin de les commercialiser aux plus grands nombres ce qui a pour conséquence de les vider de leur sens premier. Oui, les Rubik’s one sont partout.

Ici le Rubik’s cube et le Rubik’s one composent une allégorie de la frontière entre l’utile et l’inutile.

Toutefois ne faisons pas la chasse à l’inutile, notre monde est naturellement rempli d’inutilité qui n’en reste pas moins extraordinaire à observer. Notre monde lui-même est-il d’ailleurs utile ? L’être humain d’un point vu existentiel est-il utile ? Notre Terre à vécu et vivre sans nous. 

Quelle place occupe alors l’utile et l’inutile dans notre monde ? Quelle place leur donnons-nous ?

Et nous alors ? Dans le constat de notre inutilité, dans notre multiplicité exponentielle, nous qui nous croyons utile, sommes nous tombé dans une inutilité toxique, ou, par notre diversité, sommes nous encore dans le champ d’une inutilité naturellement belle à contempler et à aimer ? Encore faut-il avoir le temps de pouvoir contempler cette beauté … Nous pourrions alors par exemple recentrer notre production vers les biens et services utiles et ainsi refourguer au placard l’inutilité toxique de notre société qui nous vole notre temps, notre santé et notre planète.

Alors, avec l’appui de toutes les couleurs que les Rubik’s One véhicule au même titre que l’humanité, apprenons à prendre le temps de contempler l’inutilité supposée (même si parfois il est nécessaire de regarder les failles, l’étrangeté de notre quotidien, regarder à travers les maux-mots) dont notre monde est naturellement rempli et laissons tomber une inutilité artificielle afin de nous concentrer sur un utile nous permettant d’embrasser l’inutilité poétique. 

L’émerveillement se cache dans les recoins insoupçonnés de notre quotidien, même au pied ou derrière les panneaux publicitaire par exemple.

Notre monde est rempli d’ineptie, mais il y a encore des espaces pour voir la beauté.